28 Juillet 2021
Le 26 /07/2021
LA QUÊTE DU QUETZAL
Observer le quetzal, cet oiseau mythique. Un rêve pour moi depuis longtemps ... Dans ce pays où, quand on parle de quetzales, généralement, on parle d'argent » puisque c'est ce magnifique animal qui a donné le nom à la monnaie du Guatemala.
Le quetzal resplendissant, dont les plumes multicolores peuvent dépasser un mètre de longueur est l’Oiseau National. Symbole de la liberté, il est l'emblème du pays et un guide spirituel pour les mayas. Il figure même sur le drapeau, dans les armoiries.
Voici donc, une quête pour ma seconde escapade « solita » en terre maya! Partir à la rencontre du quetzal resplendissant ! J'adore l'idée! Direction, son fief. Les forêts des nuages (El bosque Nuboso) dans les montagnes au centre du pays.
Cap sur « El Biotopo del Quetzal », rien que le nom écrit sur la carte me laisse songeuse ! Le paysage change carrément, me voici à 1600 mètres d'altitude, entourée de montagnes verdoyantes. Recouvertes d’une riche forêt tropicale d'altitude alternant avec des champs cultivés et de près où broutent de grands troupeaux de vaches et de chevaux .
C'est Baldo, le gérant du Ranchito del Quetzal, le petit hôtel à côté du Parc National, accompagné de son grand sourire et de celui de son équipe, qui m'accueillent. Je me sens la bienvenue, encore une fois je suis la seule cliente de l'hôtel, encore une fois je me sens à la maison. Avec Baldo, nous partons explorer le Biotopo. Trois heures de marche. Dans une jungle exubérante où les fougères arborescentes géantes font figures de pin's à côté des arbres plusieurs fois centenaires supportant des centaines d'orchidées. Une « caminata » le long de torrents, des bassins et des cascades. Ça grouille de vie, tout ça : insectes, oiseaux, certainement serpents et tant d'autres… Nous apercevons un Trogon. Un cousin du quetzal bien coloré mais pas El Quetzal. Pourtant Baldo imite parfaitement ses différents chants, sept au total…Impressionnant, j'ai vérifié ensuite sur Google !
Qu'à cela ne tienne, on verra demain ! La nuit s'annonce fraîche, et je déguste le plaisir de dormir avec une couverture, sans ventilateur, dans un vrai lit qui plus est !
Le matin, suivant les conseils de Baldo, je pars aux aurores (5h30) arpenter le sentier qui mène au sommet de la montagne du Ranchito. Une heure et demi à savourer le plaisir de me retrouver seule au milieu de cette nature, si belle. Des oiseaux piaillent de tous côtés. Mais toujours pas de quetzal ! Du moins je n'en vois pas.
A mon retour au Ranchito, Baldo me dit : « ce matin à 6h, j'ai entendu « el canto del Quetzal », juste à côté sur cet arbre, pendant un bon petit moment. Tu dormais ? J'ai doucement tapé à la porte de ta chambre. » - Mais non, je ne dormais pas, j'étais dans la montagne !
C'est comme ça , on reviendra avec Manu , un peu plus tard, quand les fruits, gourmandises de ces oiseaux referont leur apparition sur les arbres alentours.
Pour nous « consoler » avant de partir, avec le personnel, en buvant le café, nous jouerons à celui qui arrive à faire la plus belle photo de colibris venant boire l'eau sucrée des abreuvoirs installés devant la terrasse. Il y a pire ! Et puis discuter encore et encore. Insatiables, autant eux que moi !
Ce qui m'a vraiment marqué chez les membres de cette communauté maya, c’est la volonté de conserver leur culture et leur langue, le Q'eqchi’, les transmettre à leurs enfants, tout faire pour éviter leur disparition. Fiers d'être Q'eqchi’, tout en respectant les autres cultures mayas et celles des autres pays. Très curieux, eux aussi, de découvrir la nôtre.
Et quand ils me demandent quel est l'oiseau emblèmatique de la France, et que je leur réponds : chez nous, c'est le coq, ça les fait gentiment sourire !
Alors, c'est la tête et le cœur plein de « bonheur à ras bord », que je quitte ce havre de vie pour aller plus loin. La capitale du département de l'Alta Verapaz est à une heure d'ici. Je m'installe au bord de cette route de montagne avec mon sac à dos et j'attends (moins de 5mn) le bus qui m'emmènera à Cobàn. De là bas, plusieurs destinations sont possibles, chacune formant la branche d'une étoile sur la carte du Guaté. Je choisirai la route à prendre, en fonction de mon envie et de mes rencontres. Une fois là bas. Pour de nouvelles aventures.
Consciente de cette chance, je savoure cette liberté. Précieuse à protéger. Un peu comme le quetzal…
Michelle
Merci à Baldo et l'équipe du Ranchito, merci pour tout. Je reviendrai, nous reviendrons, c'est certain!
El Ranchito del Quetzal et Baldo
Biotopo del Quetzal, Purulhá, Guatemala
Photos de Baldo
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El Bosque Nubese
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Le 27 juillet 2021
SEMUC CHAMPEY Lanquín, Guatemala
Merveilles de la nature, les vasques de Semuc Champey 💙💚
Un lieu sacré pour les Mayas, ils pensaient que c'était là l'entrée du monde sous terrrain... En effet, la quasi-totalité de l'eau du puissant Rio Cahabon disparait sous terre pour réapparaître un kilomètre et demi plus loin, après ces piscines naturelles qui sont formées par le peu d'eau "aérienne."
Semuc Champey, Lanquín, Guatemala
Le 28 juillet 2021
SENSIBILISATION À LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Cobàn, capitale du Alta Verapaz, ce soir à la tombée de la nuit. Une trentaine de policiers du transit arrêtent toutes les motos pour leur expliquer l'importance du port du casque et des phares la nuit, le tout accompagné d'une musique tonitruante, devant un grand écran diffusant des mesures de précaution en boucle. Une ange et un diable se promènent entre tout ce petit monde en brandissant des pancartes où sont inscrits des petits messages. Un joyeux désordre bon enfant. Un policier me dit que pour l'instant, ils font de l'éducation et de la prévention et que plus tard ils mettront des amendes. Ils réparent les lumières défaillantes, changent les ampoules, tous ont leur petite boîte à outils, et ils expliquent les bienfaits du casque surtout.
La plupart n' en ont pas, pas plus que de lumières, mais comme le souligne le policier, ils sont tout de même bien en avance sur d'autres régions où le casque n'existe quasiment pas... Et ceci grâce à ces campagnes de sensibilisation !
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LES GROTTES DEL REY MARCO
Le 29 juillet 2021
LES GROTTES DEL REY MARCO
Aujourd'hui, le hasard m'emmène à San Juan de Chamlico, un petit village de montagne à quelques kilomètres de Cobàn. Un peu le hasard mais aussi une note dans le "Petit Futé" qui indique que dans ce village, un grand marché coloré réunit toutes les populations des alentours, le jeudi et le dimanche . Aujourd'hui, nous sommes jeudi alors, vamos! Un petit quart d'heure de bus et me voici arrivée sur la place du marché de Chamlico. Marché un peu désert. .. En questionnant un vendeur, j'apprends vite que le grand marché, c'est le vendredi!
Par contre, "Las Grutas", faut aller à "Las Grutas", muy bonitas!...Au bout de 3 ou 4 conseils du genre, je me dis, pourquoi pas après tout? Je comprends qu'il s'agit de grottes. Mouais, c'est pas trop mon truc mais bon ..ok. Un trajet en bus plus loin et 15 minutes de marche m'emmènent à l'entrée de "Las Grutas del Rey Marco". J'arrive en même temps que 5 jeunes (très jeunes) guatémaltèques de la capitale, en goguette et en voiture 4x4, et c'est Rolando qui nous accueille à l'entrée. Des vrais citadins, des vrais, mes futurs covisiteurs! C'est parti pour la découverte de la grotte tous ensemble avec Rolando comme guide! Equipés de bottes et de casque, se concocte avec mes nouveaux amis, un cocktail impressionnant de rigolades et de selfies! Fusent un tas de questions et de plaisanteries, portant aussi bien sur les fameuses bises françaises pour se saluer, sur le french kiss (mas la lingua!)...que sur le fait que nous soyons arrivés au Guatemala en bateau depuis la France (increible!) ou encore que je voyage seule en laissant mon "mari au travail" à Rio Dulce ! Autant intrigués qu'amusés!
Rolando récupére la clé de la grotte bien cachée entre deux rochers, tel un sésame et en un instant, la caverne s'ouvre! Nous cheminons pendant un petit moment dans une galerie très étroite à quatre pattes.Vite compris l'intérêt du casque! Nous rejoignons une rivière souterraine, plutôt un torrent, et arrivons dans deux grandes grottes ornées entièrement de stalactites et de stalagmites. Du sol au plafond, forcément. Jolies, très jolies. Incroyable, maintenant nous circulons au mileu de ces formations, nous y marchons dessus (pas le choix), nous nous tenons aux tours jumelles, à la coupe du monde, à la tour de Pise, et aux autres constructions baptisées pour l'occasion par Rolando (je n'ai pas tout compris!) Pas d'escaliers, ni d'échelle ou de pont pour protéger ces joyaux de l'histoire de la Terre (j'avais le souvenir d'un parcours bien balisé, bien organisé lors de ma visite de l'Aven d'Armand et autres grottes de Lozère, il y a quelques décennies.). .. Je m'adapte, je suis au Guatemala. Nous avons même le droit à la minute de silence dans le noir absolu pour sentir au fond de nous la puissance de la Naturaleza !
Une heure après, nous retrouvons la chaleur relative de l'extérieur, il est l'heure de nous dire au revoir. Des adieux presque déchirants - de rigolades- avec Axa, Miguel, Gaby, Christian et Sara comme si nous nous connaissions depuis des lustres! Peu, très peu de points communs, tout nous sépare mais le partage vrai est possible.
Rolando ferme la grotte, il est 13 heures, il n'y aura pas d'autres visiteurs aujourd'hui, me dit-il. De toute façon, il rentre chez lui.
Et il me dépose même à l'arrêt de bus avec sa petite moto!
Elle est pas belle la vie?
Michelle.
Grutas del Rey Marcos, Guatemala
Tapada! Le 30 juillet 2021
Le 30 /07/2021
TAPADA…😓😓😓🤗😂
Tapada, voici un mot que je connaissais pas et que je ne suis pas près d'oublier !
Demain, j'ai rendez vous avec mon capitaine préféré à Florès ! La jolie petite île au milieu du lac Petèn, tout près de Tikal ! Heureuse de poursuivre à deux ma petite balade en terre maya ! Et ravie de partager avec Manu ma façon de voyager ! J’amorce donc, une remontée vers le nord afin de m'approcher de notre lieu de rencontre. Mon microbus (nom donné ici aux minibus) s'arrête au bout de 30 km ! Un barrage, un gros barrage dans le village! Tiens, ça me rappelle quelque chose… Cette fois, c'est à pied que nous devons continuer, passer la tapada pour prendre un autre transport de l'autre côté. Facile vu comme ça. Je sens bien que je m'engage sur un terrain que je ne connais pas bien. Mais je fais plus ample connaissance avec une charmante petite famille, rencontrée dans le bus, avec le même programme que moi, je me sens en confiance. Nous voilà sur la route avec Yenifer, Walter et Ian, leur fils de huit ans. Partis ensemble pour l'aventure comme Walter ne cessera de le répéter joyeusement à son fiston tout au long de la journée afin de le motiver. La file de voyageurs à pied s'allonge dans les deux sens, d'ailleurs. A chaque croisement, mes nouveaux amis interrogent les passants quant au temps de marche restant, ou encore ou aux « que pasa un poco mas adelante ».? A chaque fois, nous récoltons des réponses variées et fantaisistes qui, plutôt que de nous décourager nous font rire.
Mon sac à dos pèse un peu mais c'est trois fois rien par rapport à d’autres compagnons faisant route avec nous. Des cartons sur la tête, des gros sacs qui paraissent si lourds dans leurs dos. La route est longue et il n’y a pas de véhicules, de l'autre côté comme « prévu ». Juste des champs, des forêts et quelques cases isolées. Deuxième tapada. On discute, mes compagnons de route argumentent, on passe. On marche, on se croise, on discute, on rigole.
Il fait chaud. Le sac pèse un peu plus. Une autre tapada. On fait une pause « soda » pour se donner des forces, on mange deux bananes. On continue. Les groupes se font et se défont, mais je ne lâche pas mes protecteurs d'une semelle. Chaque rare fois où l'on entend le moteur d'un véhicule, on lui fait signe. Un tuk tuk nous avance de 2 ou 3 kilomètres mais nous laisse ensuite à une bonne demi heure de marche de la prochaine tapada, ils ne veulent pas se faire voir et passer pour des briseurs de grève. Parfois c'est un pick up qui nous dépanne. Un bon business pour certains, cette journée. Les kilomètres se succèdent à pied, en voiture ou en tuk tuk, les tapadas aussi, toujours à pied elles !Mes compagnons de route m'expliquent tous les codes dans ce genre de situation, c'est précieux et confortable. Il fait chaud encore plus. Il pleut maintenant. Il fait aussi « fatiguée et mal aux épaules » !
Doucement, (au bout de 6h d'aventura), nous voyons Chisec se dessiner à l'horizon. Chisec, le village tant espéré, celui qui va nous libérer de cette situation quelque peu bancale. La force et le courage reviennent. « Es una aventura ! Somos aventureros ! », crie Walter à son fils, nous reprenons ce refrain tous en chœur ! Nous traversons (clandestinement en passant par el Parque) l'utime tapada, la plus grande, celle qui génère des kilometres d'embouteillages, essentiellement de camions.
Voilà, je me retrouve maintenant dans un petit hopedaje, le même que mes compagnons, (j’ai dit que je ne les lâchais pas !) Dans une chambrounette donnant sur la rue. Le barrage est levé. Les monstres d’acier aux freins tonitruants se remettent en route. J’ai l'impression de dormir au milieu de la Calle de Fronteras. Les camions sont dans ma chambre ! Mais il y a aussi la télé du voisin ou le passant qui téléphone dans la rue. Quel tohu bohu assourdissant ! Je ne jouerai pas les difficiles avec cette chambre, elle ne me coûte que 3 euros ! Je suis complètement épuisée , j'ai mal partout, j'ai chaud. Vidée ! Mais je suis heureuse d'être arrivée ici, et j'ai un ventilateur, donc tout va bien !
Depuis quelques temps, les manifestations se multiplient sur les routes du Guatemala et concernent de nombreux secteurs de l'économie. L'objectif est, que le Président hyper corrompu, (pléonasme ?) démissionne ! Pas fastoche, ce n'est pas demain la veille qu'il lâchera l'histoire, le peuple non plus. Nous décidons donc avec Manu de nous rejoindre au bateau à Rio Dulce afin d'aviser ensemble quant à la suite de nos aventures. Pas forcement envie de nous retrouver coincés l'un et l'autre, chacun dans un coin du pays différent.
Avec ce changement de programme, c'est pas moins de 5 microbus que je dois prendre demain pour le rejoindre. Dès 5h du matin, même micro, cela n'en reste pas moins des étapes pour rallier les 160 kilomètres me séparant de Rio Dulce! Je m'en vais donc dormir avec comme berceuse, le doux ronron des camions et les flon flon de leurs klaxons. De quoi reprendre des forces d'ici demain !
Michelle le 30 juillet 2021
Cette petite aventure en chiffres :
* 30 kilomètres parcourus pour franchir les 8 tapadas en 7 heures,
* 18 kilomètres à pied, donc 8 kilomètres au pas de course à la fin. 5 heures de marche environ.
* Nous ont aidé 2 tuktuks, (dont un dans le quel nous étions 7 dont un enfant et une petite dame naine), 2 pick ups.
* 1 tapada un peu plus véhémente en fin de journée, les 7 autres à l'ambiance bon enfant.
* Des dizaines de super rencontres tout au long de la route.
* Une palme à mes amis, Walter, Yenifer, qui m'ont guidée, expliquée, encouragée et rassurée avec bienveillance toute la journée . La Palme d'or au petit Ian qui a gardé avec tout son humour, le rythme et le sourire sans sourciller jusqu'au bout de l'Aventura!
MICHELLE , le 31 juillet 2021
Tapade tuk tuk
On the road again
En route vers l'hôtel le long de la route embouteillée de nombreux camions bloqués par la grande tapade
Le 31 juillet 2021
Je suis bien rentrée avec finalement 4 bus seulement et un orage monstrueux ! Arrivée au bateau, retrouvé mon capitaine du coeur... Épuisée mais mais riche de toutes ces rencontres.
Je ne suis pas certaine que cette dernière aventure conforte Manu dans l'idée de partager ma conception du voyage à terre!
Et finalement j'apprendrai que ce jour là les bloquages ont été très rares, 2 ou 3 endroits très restreints.Guatemala ! Quelle chance!
La leçon que je retiens, si cela se reproduisait: ne pas partir à pied même si on me dit que l'autre côté n'est pas loin, rester dans le village de la tapada ou faire demi tour !
Mais... j'adore mes voyages !
Marina Manglar Del Rio, Río Dulce, Guatemala
AU HASARD DES RUES, DES MARCHÉS, DES ROUTES EN BUS DANS L'ALTA VERAPAZ...
De retour dans la jolie petite marina de Rio Dulce, je savoure mon repos et digère ces superbes aventures.... et je trie mes images bien colorées ... Comme écrit sur le mur de la piscine de Lanquin, quiero volver!❤